Depuis la création de l’Etat d’Israël, le 14 mai 1948, le
Moyen-Orient a été le théâtre d’une succession de tensions entre israéliens et
palestiniens. Aujourd’hui, ce conflit particulièrement
complexe est à nouveau un sujet d’actualité. Nous allons
tenter de vous éclairer sur quelques points clés.
Les origines du
conflit
Il faut remonter à la
fin de la Première Guerre Mondiale pour comprendre comment sont nées les
tensions actuelles. Jusqu’en 1918, la Palestine est contrôlée par l’Empire
Ottoman, mais celui-ci fait partie des vaincus et il est démantelé à la fin de
la guerre. Ses territoires sont
alors confiés à la Société des Nations pour être attribués sous forme de mandats
de 40 ans aux pays vainqueurs. La Grande-Bretagne hérite des territoires de la Palestine habités par des arabes musulmans
et une minorité de juifs. Il faut en effet savoir que depuis la fin du XIXè
siècle, sous l’égide de Théodore Herzl, se développe le sionisme. C'est un nationalisme
juif grandissant en réaction à l’antisémitisme qui s’exacerbe en Europe et en Russie.
Herzl publie L’État des Juifs en 1896 où il estime qu’il n’y a
aucune possibilité d’assimilation des Juifs et que l’antisémitisme est
inéluctable, la seule solution possible étant la création d’un État Juif en territoire
sacré c'est-à-dire en Palestine, autour de Jérusalem. En 1917, avec la
Déclaration de Balfour, le Royaume-Uni avait promis aux Juifs la création d’un
foyer national juif c’est pourquoi les britanniques, quand ils héritent de la
Palestine, sont rapidement confrontés aux revendications nationalistes de la
communauté israélite. Mais la coexistence entre arabes et juifs paraissant
difficile aucune partition n’est organisée à cette époque. L’immigration des
juifs vers la Palestine, s’accroit encore pendant la 2ème Guerre
Mondiale où les juifs sont poursuivis par le régime nazi. Mais en 1948, le
mandat britannique prend fin et l’ONU prévoit un plan de partage de la région
qui n’est ni accepté par les arabes ni par les juifs. Le 14 mai 1948, l’Etat
d’Israël proclame son indépendance et dès le lendemain, les Etats arabes lui
déclarent la guerre. C’est la première guerre israélo-arabe, le premier d’une
longue série de conflits.
Un territoire entre
tensions et apaisement
La Première guerre israélo-arabe (1948-1949) et remportée
par Israël qui agrandit alors son territoire. La région connaît plusieurs
crises jusqu’à la guerre de 6 jours en 1967 où Israël récupère la bande de Gaza
jusqu’alors occupée par l’Egypte, Jérusalem, le désert du Sinaï et la Cisjordanie. Ce sont les
« Territoires Occupés ».
Des négociations pour la paix sont amorcées avec les accords
d’Oslo en 1993. Le 13 septembre, Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien,
serre la main au leader palestinien Yasser Arafat devant la Maison
Blanche : pour la première fois israéliens
et palestiniens se reconnaissent mutuellement. Les accords signés sont
censés aboutir à l’indépendance de la Cisjordanie et de la bande de Gaza cédés
par Israël. Mais l’armée israélienne reste toujours présente sur ces territoires et des
colons israéliens s’installent dans certaines régions normalement palestiniennes.
Un processus de paix
au point mort
Depuis 2010, la situation est bloquée. Le Premier ministre
israélien, Benyamin Netanyahou, refuse de stopper la colonisation sur les
territoires palestiniens. D’autre part les palestiniens peinent à s’organiser
depuis 2007 où le
Hamas a organisé un putsch contre
l’Autorité Palestinienne régulière et détient depuis le pouvoir dans la bande
de Gaza. Le Hamas est un mouvement islamiste extrémiste considéré comme une organisation
terroriste selon les pays Occidentaux , il prône la destruction de l'Etat d'Israël.
Un conflit remis sur
la table
L’opération « Bordure protectrice » lancée
par Israël le 8 juillet 2014 est la troisième offensive depuis la prise de
contrôle de la bande de Gaza par le Hamas et une des plus violentes. La
situation s’est détériorée entre Israël et la Palestine après la mort de trois
adolescents israéliens début juin puis l’enlèvement et le meurtre d’un jeune
palestinien début juillet. Des frappes ont débuté dans
la nuit du 7 juillet, initiées par des tirs de roquettes du Hamas. Dès lors, Israël bombardait les caches décisives
du Hamas : réserves d’armement, tunnel souterrains,
infrastructures militaires. Les hostilités ont pris fin le 26 août, après 50
jours de combats qui ont causé la mort de 2 138
Palestiniens, dont un quart d'enfants, et 70 Israéliens, dont 64 soldats et un
enfant.
Un accord a été pris pour un cessez le feu
« illimité » et une atténuation du blocus mis en place depuis 2006 par Israël sur la
bande de Gaza (ouverture immédiate de points de passage entre Gaza, Israël et l'Egypte par exemple ). Aujourd’hui l’heure reste aux négociations quant à la démilitarisation de
Gaza et la libération de membres du Hamas détenus en Cisjordanie occupée. Des
enquêtes sont aussi en cours pour déterminer si des « crimes de
guerre » ont eu lieu ou non dans les deux camps pendant les combats.
Les Etats-Unis et l’ONU se sont félicités de cet accord mais la paix est
loin d’être définitivement acquise. Ce n’est que le début d’une longue marche vers la paix entre
deux ennemis historiques.
Et comme on ne change pas les bonnes habitudes, pour approfondir encore votre compréhension de ce conflit épineux nous vous invitons
vivement à regarder cette vidéo !
Pauline. T