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dimanche 23 novembre 2014

L'Etat Islamique: un fléau multiforme

         Alors qu’on apprenait, mercredi 19 novembre, qu’un deuxième français avait été identifié  dans une vidéo de l’Etat Islamique mettant en scène l’exécution d’otages, nous avons voulu revenir sur l’actualité au Moyen-Orient. C’est ce sujet brûlant qui occupe l’actualité internationale mais aussi nationale, soulevant le problème de radicalisation.

Un conflit violent qui mobilise la communauté internationale
Le succès des offensives des combattants de l’Etat islamique leur a permis de s’implanter sur un large territoire que le 29 juin dernier, le chef djhadiste Abou Bakr al-Baghdadi,  a proclamé comme son « califat ». L’organisation s’est vue gonflée de combattants sunnites et de plusieurs groupes islamistes issus du front al-Nosra ou même de l’Armée Syrienne Libre. Fort de ces ralliements, le groupe a pris le contrôle de Mossoul au nord de l’Irak et a avancé vers l’Ouest et la Syrie jusqu’à la frontière turque depuis le printemps. Ses conquêtes lui ont permis d’accumuler un trésor de guerre d’un demi-milliard de dollars grâce à la contrebande du pétrole et le pillage des villages occupés. C’est ce qui en fait aujourd’hui « le groupe terroriste le plus puissant du monde, en terme d’armes et de financement ».  
Une coalition internationale de plus de 40 pays s’est mobilisée pour apporter son soutien militaire, financier et humanitaire à l’Irak et à son armée en déroute. Cependant aucune puissance n’a envoyé de troupes au sol, la mobilisation est principalement aérienne. En effet, la France opère à partir de ses bases au Moyen Orient depuis septembre, en parallèle le Canada, le Royaume Uni et plusieurs pays arabes (Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis,etc.) ont aussi octroyé des aides. Enfin, les Etats-Unis agissent directement sur le terrain. La semaine dernière, Barack Obama a annoncé l’envoi de 1 500 conseillers militaires supplémentaires, portant à 3 100 hommes le contingent américain.  La communauté internationale a pourtant du mal à porter un coup décisif à Daech dont la puissance reste incontestée. L’enjeu majeur réside aujourd’hui dans l’affaiblissement de ses moyens de ravitaillement et notamment son accès au pétrole. Les troupes irakiennes ont d’ailleurs annoncé, le 14 novembre, avoir repris le contrôle de la ville de Baïji située près de la plus grande raffinerie d’Irak.

Un conflit médiatique qui pose des questions sociales

L’Etat Islamique, plus qu’un groupe djihadiste, est devenu une institution, une marque qui rallie des organisations terroristes au-delà de ses frontières irako-syriennes jusqu’au Yémen et au Maghreb. Aujourd’hui, les médias occidentaux et les politiques utilisent différents noms pour qualifier cette organisation qui mobilise à travers le monde.  D’abord baptisée  « Etat islamique en Irak et Au Levant » (EIIL ou ISIS en anglais), les politiques français ont ensuite  choisi de nommer l’organisation de son nom arabe « Daech ». Cela permet de retirer la notion d’ « Etat », puisqu’il n’est bien sûr pas reconnu en tant que tel. Ce débat autour de dénomination de l’ « ennemi » reflète la dimension médiatique qu’a prise la situation au Moyen-Orient. 
Effectivement, Daech cultive sa communication. Présente sur internet et les réseaux sociaux, ces canaux lui sont utiles  pour enrôler  des combattants partout dans le monde grâce à une stratégie de propagande. En témoigne la publication, le 28 octobre dernier, d’une vidéo mettant en scène le journaliste britannique John Cantile, enlevé en 2012, progressant librement au milieu des ruines et vantant la victoire de l’EI à Kobané (ville kurde à la frontière turque). Les autorités occidentales pensent qu’il a conduit ce reportage ultra-réaliste sous la menace. Ainsi l’Etat Islamique met tout en œuvre pour manipuler les esprits, et cela fonctionne !  Dans la dernière vidéo d’exécution de soldats syriens et de l’otage américain Peter Kassig, les services de renseignements ont pu reconnaître un jeune français de 22 ans, Maxime Hauchard, un jeune normand sans histoire. Ces phénomènes de radicalisations inquiètent l’Occident, qui voit le terrorisme s’importer dans sa société, incapable de réagir. Finalement, L’EIIL, Etat Islamique ou Daech, quel que soit son nom, remplit ses objectifs : s’étendre au Moyen-Orient et déstabiliser l’Occident.  

Pauline T.

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