Alors qu’on apprenait, mercredi 19 novembre, qu’un deuxième
français avait été identifié dans une
vidéo de l’Etat Islamique mettant en scène l’exécution d’otages, nous avons
voulu revenir sur l’actualité au Moyen-Orient. C’est ce sujet brûlant qui occupe
l’actualité internationale mais aussi nationale, soulevant le problème de radicalisation.
Un conflit violent qui
mobilise la communauté internationale
Le succès des offensives des
combattants de l’Etat islamique leur a permis de s’implanter sur un large
territoire que le 29 juin
dernier, le chef djhadiste Abou Bakr al-Baghdadi, a
proclamé comme son « califat ». L’organisation s’est vue gonflée de
combattants sunnites et de plusieurs groupes islamistes issus du front al-Nosra
ou même de l’Armée Syrienne Libre. Fort de ces ralliements, le groupe a pris le
contrôle de Mossoul au nord de l’Irak et a avancé vers l’Ouest et la Syrie jusqu’à la frontière turque depuis le printemps. Ses conquêtes lui ont permis
d’accumuler un trésor de guerre d’un demi-milliard de dollars grâce à la
contrebande du pétrole et le pillage des villages occupés. C’est ce qui en fait
aujourd’hui « le groupe terroriste le plus puissant du monde, en terme
d’armes et de financement ».
Une coalition internationale de
plus de 40 pays s’est mobilisée pour apporter son soutien militaire, financier
et humanitaire à l’Irak et à son armée en déroute. Cependant aucune puissance n’a envoyé de troupes au
sol, la mobilisation est principalement aérienne. En effet, la France opère à
partir de ses bases au Moyen Orient depuis septembre, en parallèle le Canada, le
Royaume Uni et plusieurs pays arabes (Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis,etc.)
ont aussi octroyé des aides. Enfin, les Etats-Unis agissent directement sur le
terrain. La semaine dernière, Barack Obama a annoncé l’envoi de 1 500 conseillers
militaires supplémentaires, portant à 3 100 hommes le contingent américain. La communauté internationale a pourtant du
mal à porter un coup décisif à Daech dont la puissance reste incontestée.
L’enjeu majeur réside aujourd’hui dans l’affaiblissement de ses moyens de
ravitaillement et notamment son accès au pétrole. Les troupes irakiennes ont
d’ailleurs annoncé, le 14 novembre, avoir repris le contrôle de la ville de
Baïji située près de la plus grande raffinerie d’Irak.
Un conflit médiatique
qui pose des questions sociales
L’Etat Islamique, plus qu’un
groupe djihadiste, est devenu une institution, une marque qui rallie des
organisations terroristes au-delà de ses frontières irako-syriennes jusqu’au
Yémen et au Maghreb. Aujourd’hui, les médias occidentaux et les politiques utilisent différents
noms pour qualifier cette organisation qui mobilise à travers le monde. D’abord baptisée « Etat islamique en Irak et Au
Levant » (EIIL ou ISIS en anglais), les politiques français ont ensuite choisi de nommer l’organisation de son nom
arabe « Daech ». Cela permet de retirer la notion
d’ « Etat », puisqu’il n’est bien sûr pas reconnu en tant que
tel. Ce débat autour de dénomination de l’ « ennemi » reflète la dimension médiatique qu’a prise
la situation au Moyen-Orient.
Effectivement, Daech cultive sa communication. Présente
sur internet et les réseaux sociaux, ces canaux lui sont utiles pour
enrôler des combattants partout dans le
monde grâce à une stratégie de propagande. En témoigne la publication, le 28
octobre dernier, d’une vidéo mettant en scène le journaliste britannique John
Cantile, enlevé en 2012, progressant librement au milieu des ruines et vantant
la victoire de l’EI à Kobané (ville kurde à la frontière turque). Les autorités
occidentales pensent qu’il a conduit ce reportage ultra-réaliste sous la
menace. Ainsi l’Etat Islamique met tout en œuvre pour manipuler
les esprits, et cela fonctionne ! Dans la dernière vidéo d’exécution de soldats
syriens et de l’otage américain Peter Kassig, les services de renseignements
ont pu reconnaître un jeune français de 22 ans, Maxime Hauchard, un jeune
normand sans histoire. Ces phénomènes de radicalisations inquiètent l’Occident, qui voit le terrorisme s’importer
dans sa société, incapable de réagir. Finalement, L’EIIL,
Etat Islamique ou Daech, quel que soit son nom, remplit ses
objectifs : s’étendre au Moyen-Orient et déstabiliser l’Occident.
Pauline T.
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